LES TRUITES DU CHÂTELET

Nos choix

La pisciculture de Bulles est spécialisée dans la production de salmonidés essentiellement à destination du loisir pêche local.

Le choix a été d’emblée été fait de l’autonomie et de disposer de nos propres souches de truites. Deux espèces de truites sont ainsi élevées sur le site selon le principe du cycle intégral à partir des géniteurs autochtones : la truite Fario (Salmo trutta fario) ainsi que la truite Arc-en-Ciel (Oncorhynchus mykiss).

Il s’agit donc et cela nous caractérise d’un vrai cycle fermier de A à Z respectueux de la saisonnalité : nous n’achetons pas nos œufs ou nos truitelles et nous n’"affinons" pas de truites provenant d’autres piscicultures. Le cycle naturel des truites est respecté ... : il va sans dire que cette manière de travailler est désormais marginale dans le paysage aquacole français.

La production vendue est donc à la fois 100 % locale et exclusivement issue de la pisciculture.

Avec cet objectif d’offrir aux pêcheurs un poisson sportif et bien conformé, dont les capacités d’adaptation au milieu naturel sont avérées et aux amateurs de poisson une truite aux qualités gustatives appréciées.

Au final, ces choix sont plus complexes et chronophages car cela suppose notamment de disposer d’un cheptel de reproducteurs avec bassins ad hoc sans compter de nombreuses heures de travail en laboratoire/écloserie. Mais, il apparaît que seul ce choix de l’autonomie totale permet de préserver une réelle rusticité et de garantir une totale traçabilité aux clients/consommateurs.

En toute transparence, nous offrons  l’accès à nos techniques de production et sommes à même en tant que producteur fermier de montrer les différents stades de développement de nos truites.

Conduite d’élevage



Les exigences en matière de conformation (intégrité des nageoires) et de qualité gustative des truites élevées implique que le bien-être animal est au cœur du système : cela signifie notamment le respect des cycles naturels et de faibles densités d’élevage (de l’ordre de 10 à 20 kg au m3 en fonction de la taille des truites) de sorte que les poissons nagent en permanence ; en outre, de nombreux bassins disposent d'un fond en cailloux proche du milieu naturel dans lequel évoluent habituellement les truites. 


Qualité de l’eau, faibles densités se conjuguent dans la durée. La qualité gustative demande du temps et nos truites ont volontairement une croissance lente : il faut 15 mois pour obtenir une truite Arc-en-Ciel portion ; sa cousine Fario en exige en moyenne 20. Une truite Arc-en-Ciel de 1,5 kg sera âgée de 22/24 mois. Certaines de nos pensionnaires atteignent 5 voire très exceptionnellement 6 ans. Cette croissance lente exige que le nourrissage est maîtrisé et exclusivement manuel ; il est effectué avec des aliments français produits dans l’Aisne par une entreprise spécialisée dans les seuls aliments aquacoles. A titre d'information, pour des raisons sanitaires et de sécurité alimentaire, il n'est pas permis à un pisciculteur de produire son propre aliment fermier comme cela peut-être le cas pour d'autres types d'élevage. Le recours à des aliments spécifiques est donc imposé par la législation : à charge pour le producteur de choisir parmi les rares fabricants et les différentes gammes proposées.

 

Au final, il résulte de ces différents choix et de notre mode de production extensif respectueux du biotope que la pisciculture est très nettement en deçà du seuil de recouvrement de toute redevance pollution.

Bref, nous nous inscrivons depuis toujours dans un cadre d’aquaculture durable et responsable en refusant le toujours plus. 

Et le bio ?


Pourquoi au vu de nos pratiques (autoproduction, souche locale, faible densité, …) la pisciculture n’est-elle pas labellisée Bio ?

Clients et visiteurs posent régulièrement cette question.
Tout simplement parce c’est l’éthique plus qu’un label qui détermine nos choix. 
Cela est d’ailleurs valable pour bon nombre d’éleveurs quel que soit leur domaine qui n’ont pas attendu une certification pour aller au-delà du bio et qui n’entendent pas payer pour obtenir un label qui n’est parfois qu’un argument marketing.
Car, paradoxalement, son succès fait en effet que le bio ne rime pas forcément avec éthique et vrai respect de la nature.

Ainsi, même si de nombreux aspects vont dans le bon sens (les hormones sont interdites, densités moindres…), certains éléments concourent néanmoins à l’intensification du bio. 
L’aquaculture biologique n’exige ainsi pas de produire ses propres poissons : en bio comme en « conventionnel » l’achat d’œufs, d’alevins voire de truitelles auprès de rares spécialistes de la sélection est désormais la quasi-norme.
Qui plus est, le cahier des charges autorise la photopériode (la saisonnalité naturelle des poissons est modifiée en diffusant de la lumière artificielle)  ainsi que la stérilisation des truites par le recours à la triploïdie.
Le but de ces techniques étant d’accélérer la croissance des poissons et de s’affranchir des cycles naturels pour répondre à la forte demande en bio...

D’autres éléments vont dans ce sens :

- 100 tonnes sont autorisées par site : plus de trois fois notre production… Il en va de même pour les densités autorisées en bio nettement supérieures aux nôtres.


Bref, nous pourrions obtenir le label bio en renonçant à notre modèle : ce n’est donc vraiment pas à l’ordre du jour.

Agriculture Poétique 


Néanmoins, il pouvait ponctuellement nous manquer un label que certains recherchent malgré tout.

Il était ainsi nécessaire de proposer une alternative. 

 

Aussi, nous avons soumis notre candidature pour intégrer le réseau de l’Agriculture Poétique dont le label n’est certes pas officiellement reconnu mais dont les valeurs éthiques et de bon sens nous correspondent pleinement.

 

Clément BAILLET et Marie FISCHER qui en sont à l’initiative en parleraient évidemment mieux que nous mais les adhérents de l’AP s’engagent ainsi notamment à respecter les cycles naturels des animaux et à travailler dans un cadre réellement fermier et local.

Il s’agit également de donner du temps au temps et de privilégier les races ou espèces (dans notre cas) locales et rustiques moins productives mais ô combien plus adaptées à leur milieu ! C'est également respecter l'humain en travaillant dans un cadre agréable mais c'est aussi respecter les acheteurs en leur procurant des produits sains, naturels et de qualité issus d'un réel savoir-faire.

 

Ces quelques points font déjà la différence avec de nombreuses productions bio… puisque le bio ne rime malheureusement pas (ou plus) forcément avec ces évidences pas plus qu’il ne proscrit les pratiques contestables précédemment décrites.

 

"On n’utilise pas la nature, on travaille avec elle" : extrait de la charte de l’AP.

 

Nous les remercions donc d’avoir donné une suite favorable à notre candidature et nous vous invitons à découvrir la ferme Bacotte, le détail de la charte  de l’Agriculture Poétique sans oublier les très savoureuses vidéos de Clément relayées notamment sur la chaîne youtube de Pierre Girard.


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